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Changements d'orientations professionnelles : le syndrome du passe-muraille

J’accompagne aujourd’hui des femmes et des hommes qui s’interrogent sur ce qu’ils font (www.miroirdavenir.com). Certains réfléchissent par précaution, pour vérifier qu’ils ne laissent rien au hasard et que là où ils sont, les choses sont acceptables et qu’ils peuvent encore décider d’évoluer, au cas où…

D’autres n’aiment plus ce qu’ils font, s’ils l’ont jamais aimé, et voudraient trouver une alternative.

D’autres encore, sont très mal dans leur quotidien et me consultent comme on enfilerait un gilet de sauvetage : il faut à tout prix qu’ils changent car le navire fait eau de toute part et menace de les emporter au fond.

A la fin pourtant, très peu de candidats potentiels changent véritablement de voie ou pour le moins, procèdent à de réelles évolutions, même minimes.

Pas le moment.

Trop de sacrifices perçus.

Trop de risques encourus, pour eux-mêmes ou pour leur entourage.

Trop de bonnes excuses enfin, pour ne pas faire, pour ne pas faire maintenant, comme ces fumeurs qui arrêtent 2 jours et qui reprennent, parce qu’ils ont apporté la preuve qu’ils pouvaient arrêter « quand ils veulent »… Le syndrôme du passe-muraille en quelque sorte : je regarde ce qu’il y a de l’autre côté et je reste là où je suis, de peur d’être bloqué dans un changement définitif auquel je ne suis pas prêt…

La frontière intérieure…

J’ai beaucoup réfléchi à ces situations qui toutes révèlent des situations parfaitement respectables.

Faire la démarche de réfléchir est en soi déjà un succès.

Par ailleurs, aucune méthode ne garantit de changer, d’abord par ce que ce serait répondre à la question avant de la poser.

Et au fond, toute personne qui se lance dans un questionnement vient la plupart du temps avec une idée en tête, quelle est venue confirmer ou infirmer.

Ce qui m’interroge, c’est la faculté que j’ai observée chez nombre d’entre nous, de ne pas vouloir changer ; de ne pas être en capacité, au moins à l’instant T bien sûr, d’évoluer, c’est-à-dire de modifier suffisamment de choses pour modifier le système dans lequel nous tournons comme un poisson rouge dans un bocal.

C’est en réfléchissant à ces questions que j’ai aperçu des modèles d’adaptabilité au changement, des forces de la nature de l’évolution, des exemples de changements réellement assumés.

Ces exemples, je les avais sous les yeux depuis mon enfance et je ne les voyais plus.

J’ai été élevé dans une vallée industrieuse de Haute-Savoie. J’avais parmi mes petits camarades de nombreux enfants et petits-enfants d’immigrés politiques, Espagnols et Italiens notamment, puis bientôt des immigrés économiques en provenance du Maghreb.

A l’époque, enfant, je ne voyais en eux que des plus pauvres que mes amis et moi, mauvais en dictées et à ce titre, destinés à coups sûrs à un emploi dans le bâtiment ou à l’usine. C’est sans doute pour ces raisons que j’ai migré, moi aussi, à l’intérieur de la France cependant, car je n’étais absolument pas doué de mes mains et donc incapable de m’intégrer dans une équipe d’artisans ou dans une usine.

Je suis parti de chez moi avant qu’on ne me démasque !

L’immigrant, ce héros…

Cela pour dire que je viens de réaliser combien ces personnes recelaient en réalité de qualités d’adaptation, tant recherchées aujourd’hui, par la société en général et par l’entreprise en particulier : qualités d’adaptation, d’apprentissage, d’intégration dans un nouvel environnement, d’ouverture à la nouveauté, à de nouvelles pratiques, à une nouvelle culture,…

Et c’est sans doute pareil aujourd’hui : qu’il en faut du courage, de la soif de tout réapprendre, de la volonté d’évoluer, de comprendre, de la volonté d’évoluer, des ressources de bienveillance, d’endurance, de positivisme, pour laisser son pays, son environnement, sa famille souvent ; traverser des déserts, des montagnes, des océans, le froid, la faim, le danger, pour arriver jusqu’à nous.

Si l’on veut bien les considérer avec attention, ce sont sans doute autant de surhommes et de wonder-women qui nous arrivent, comme le furent nos lointains ancêtres qui partirent aux Amériques par exemple.

Quelles ressources ils ont en eux pour accomplir de tels changements dans leurs vies !?

Et peut-être que, comme le rappelait Philippe Gabillet dans son dernier ouvrage « L’art de changer de vie en 5 leçons » en citant le héros du film « Le Guépard » : « il faut que tout change, si nous voulons que rien ne change ».

C’est peut-être cela au fond le secret du changement : pour préserver l’essentiel qui se trouve au fond de nous, il faudrait accepter de tout changer…

Ainsi, il y a sans doute plus de conséquences négatives à ne pas engager de changement : c’est résister au changement qui est dommageable.


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