"...et y-a jamais person qui répond !..."
Est-ce parce que durant notre enfance les adultes nous ont appris à « ne pas répondre » aux sous peine de paraître insolent ou mal élevé ?
En tout cas aujourd’hui, « on » ne répond pas, « on » ne répond plus…
Se cache derrière ce « on », pour ce qui me préoccupe professionnellement, les recruteurs de tout poil, RH et chargés de recrutement.
Je sais, je lis partout que les acteurs des RH et de l’entreprise en général, sont toujours exemplaires du soin qu’ils prennent à traiter les « ressources humaines » qui s’adressent à eux.
Au-delà des discours convenus et c’en est un (!), mon quotidien professionnel, mais aussi mon quotidien de papa et d’ami, me fournissent -hélas- car je regrette profondément qu’il en soit ainsi, quantité d’exemples de candidatures restées sans réponse de la part du recruteur.
Pas de réponse
C’est effroyable quand on cherche. Il faut ne jamais avoir cherché ou l’avoir oublié totalement pour ne pas être conscient de ce qu’une absence de réponse à un candidat peut avoir de cruel et de déroutant.
Le problème est-il de dire non ? Le problème tient-il au temps à consacrer à répondre négativement qui serait bien moins fécond que celui à accorder aux situations positives ?
Il y a certainement un peu de tout cela à la fois.
Mais si cela peut expliquer, en revanche, cela ne saurait en rien justifier.
Il faut prendre le temps de dire « non » aux candidats, que ce soit à une demande de stage ou à une demande d’emploi.
Je le dis du plus profond de moi : le silence est inadmissible en matière d’emploi et dans le domaine professionnel en général.
L’acteur RH a tout à y gagner du reste : c’est un authentique acte de communication que de répondre et c’est une manière de valoriser la tant estimée « marque employeur » que l’organisation réalisera en répondant à ses candidats, qu’ils soient spontanés ou qu’ils répondent à une offre.
« On ne peut pas ne pas communiquer »
Et ce n’est pas du temps perdu que de répondre négativement : c’est valorisant pour l’image de l’entreprise, je l’ai dit, et c’est aussi le moyen de se constituer un vivier de candidats pour satisfaire, qui sait, un futur besoin (en prenant soin de demander l’accord du candidat malheureux évidemment et dans le respect des règles fixées par la RGPD naturellement !)
Pour le candidat qui reçoit la réponse négative, c’est indispensable pour progresser s’il le souhaite, pour travailler ses dossiers, suivre ses candidatures et pouvoir en témoigner, ce qui n’est pas la moindre des utilités.
On dit que l’on apprend de ses échecs. Outre qu’une réponse négative n’est pas un échec à proprement parler mais plutôt un essai infructueux, comment voulez-vous apprendre quoi que ce soit du silence d’une absence de réponse à une candidature ?
Le candidat n’en apprend rien, si ce n’est qu’il finira vite par se dire qu’il ne mérite aucune attention puisqu’il n’obtient aucune réponse.
Pas étonnant dans ces conditions que le découragement s’empare très vite des candidats, et notamment des moins sûrs d’eux, sur ce malentendu/pas entendu…
